Comment se présente 2025? Un webinaire de l'institut CDG répond

Comment se présente 2025? Un webinaire de l'institut CDG répond

Cette année 2025 qui démarre marque le passage du premier quart du siècle au second, et c’est une année charnière lors de laquelle bien des événements devraient, ou pourraient se produire, au Maroc et à l’international. Des bouleversements économiques, un réchauffement climatique plus marqué, des défis géostratégiques, et tout cela avec des répercussions et conséquences économiques. D’où la question de savoir de quoi sera faite l’année 2025.

C’est dans cet esprit et cet objectif de clarifier les choses et de présenter les projections pour 2025 que l’Institut CDG a organisé un webinaire en date du 15 janvier 2025, avec le Pr Moubarack Lô, président de l’Institut d’Emergence, l’économiste Afaf Hakam, le directeur des études économiques à CDG Capital Ahmed Zhani et, enfin, Anass Saïdi, chef de service des prévisions financières au ministère des Finances.

Avant de dresser les perspectives de 2025, les intervenants ont brossé un bilan de 2024 au Maroc, caractérisé par un secteur agricole en crise, avec une contraction de 1,8%, d’autant plus préoccupant que le tiers de la population vit de ce secteur. En revanche, les secteurs secondaire et tertiaire affichent un dynamisme encourageant, l’industrie utilisant par exemple plus de 77% de ses capacités de production, le bâtiment en forte reprise, et le tourisme en très bonne forme (qui se confirme d’ailleurs en ce début d’année). Cependant, les défis sociaux demeurent persistants, insistent les intervenants, avec un pouvoir d’achat des ménages en recul de 3,1%, un taux de pauvreté absolue passé de 1,7% en 2023 à 3,9%, et un taux de chômage toujours aussi haut, à 13,6%.

Quant aux finances publiques, elles ont été déséquilibrées par la crise Covid-19, les recettes ordinaires ne couvrant plus les charges de fonctionnement, d’où un endettement qui est passé de 60 à 70% du PIB.

L’année 2025 se fonde sur des hypothèses théoriques, comme une campagne céréalière de 70 millions de quintaux, d’où l’incertitude face à une pluviométrie toujours aussi faible en début d’année. La croissance des activités secondaires, en revanche, est attendue en stagnation, voire légère baisse, contrairement au bâtiment. Le tertiaire, lui, assurant plus de la moitié du PIB, serait en croissance de plus de 4%. Enfin, le déficit budgétaire sera en amélioration, avec 3,5% en 2025, contre 4% l’année d’avant. Pour financer les déficits, l’Etat annonce un besoin de financement à moyen et long terme de 125 milliards de DH, dont 65 milliards à l’international, mais malgré des taux favorables, le Trésor se tournera vers le marché local.

Sur le plan africain, et selon l’Institut Emergence, le Maroc se distingue des autres pays africains, par ses investissements, ses infrastructures et la diversification de son économie, bien que le problème reste celui de la productivité, et cela est dû au tissu économique dominé par les PME et à la faible innovation technologique. Et le Nouveau modèle de développement risque ainsi de demeurer théorique, s’il ne fait pas l’objet d’une mise en œuvre quinquennale et décennale, avec la définition d’objectifs nationaux clairs. Pour l’Institut, le Maroc devra accentuer ses efforts sur les infrastructures de transport, la formation professionnelle et l’enseignement secondaire et il doit également, et impérativement, renforcer la compétitivité des PME.

Parmi les recommandations formulées lors de ce panel, le maintien d’une vigilance constante sur le modèle de financement de la relance économique et la nécessité d’une croissance inclusive. Il est également important de se préparer aux transformations structurelles, sur le plan de la faible pluviométrie et de l’incertitude internationale. Enfin, et outre la nécessité de la mise en place d’une nouvelle stratégie de développement industriel, il est primordial de travailler sur l’inclusion des jeunes dans le processus de développement car la fenêtre démographique du Maroc se fermera en 2024.

En somme, le Maroc est un pays à la stabilité économique bien installée, aux ambitions bien tracées et grandes mais aux défis multiples, sur ses visions d’avenir et ses perspectives, réalisables mais exigeantes de réformes structurelles.

Lien du webinaire : https://www.youtube.com/watch?v=mZ-xiGq9JD8&t=4078s.



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