Institut CDG : la digitalisation, outil de souveraineté, et de changement, pour le pays

Institut CDG : la digitalisation, outil de souveraineté, et de changement, pour le pays

Le Maroc a opté pour la voie du développement durable, résolument et avec efficacité. Pour cela, il se donne tous les moyens de réussir son challenge et de s’inscrire sur la liste qui ont fait de la protection et la sauvegarde de l’environnement et de ses prolongements territoriaux une priorité. Ainsi, les organismes d’Etat s’inscrivent dans cette logique, et parmi eux, la Caisse de Dépôt et de Gestion.

L’institut CDG, en effet, a organisé début juin un webinaire sur la transformation numérique et l’avenir des territoires. Plusieurs intervenants ont échangé lors de cette rencontre qui, pour être virtuelle, n’en fut pas moins fonctionnelle.

Trois dirigeants, tant du public que du privé, ont donc comparé leurs expériences et développé leurs perspectives. Pour le secteur public, Rabie El Khamlichi, Directeur général des Services du Conseil de la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, a expliqué comment se déroulaient les choses dans sa région, avec extension sur les autres territoires du royaume.

Quant à Tarik Fadli, Président, ALGO Consulting Group, et Fayçal Benachou, DG de Ribatis, ils ont décliné la manière de voir et la façon de faire du privé. Mêler le public et le privé est important car si la mutation technologique concerne et impacte les populations, elle concerne et impacte aussi les groupements de populations, et en l’occurrence les collectivités territoriales, pour lesquelles elle représente une opportunité et un défi. Opportunité car le numérique peut renforcer l'efficacité administrative, améliorer la qualité des services rendus et favoriser l'innovation locale, et défi en cela que les nouvelles technologies supposent investissements et compétences, sécurisation et inclusion, consommation d’énergie et impact environnemental.

La transformation digitale est donc un processus de longue haleine, faisant suite aux différentes révolutions qu’a connues l’humanité. Et, pour autant, le Maroc a pris du retard, 90ème sur 193 pays en matière d’e-gov, il lui appartient donc de mettre les bouchées doubles, mais cela passe également par une adhésion des citoyens, en matière de cloud par exemple. Si nous avons pu mettre à profit la crise Covid pour avancer de 22 places depuis 2022, il est néanmoins grave et regrettable que la fuite des cerveaux se poursuive en parallèle.

L’une des tares de cette digitalisation au Maroc est de prendre l’analogique, ou la version papier, et lui administrer une couche de digital, ce qu’on appelle le phygital (pour physique et digital), ce qui ne répond pas aux besoins de la digitalisation. Et cela se passe aussi bien au Maroc qu’en France.

Il y a aussi lieu de réfléchir aux données qui ne changent pas, pour en faire une approche différente de la digitalisation. Aussi, la digitalisation dans la sphère régionale doit être incluse dans un cadre large, qui s’articule sur quatre aspects :

- Le chantier des RH, recrutements, formations continues,

- L’organisation des méthodes de travail,

- La réflexion stratégique,

- La digitalisation, comme axe transverse qui touche tous les aspects précédents.

Il es donc important de passer par l’instauration d’une meilleure gouvernance et l’installation d’infrastructures. Et bien sûr accorder son importance à la sécurité des systèmes.

Mais l’un des points les plus importants demeure évidement les compétences humaines, former et retenir et éventuellement participer ou contribuer au retour des cerveaux partis à l’étranger. Pour le vaste domaine de l’IA, il ne s’agit pas d’une création nouvelle, car elle remonte à des décennies, mais la chose a été surmarkettée par rapport à ce qu’elle apporte et aux erreurs qu’elle peut commettre.

L’IA ne remplacera donc pas les métiers mais elle fera des professionnels de ces métiers des professionnels augmentés.

Il faut seulement prendre garde à ne pas tout partager avec les différentes IA, essentiellement les rapports et stratégies confidentiels de l’Etat ou du privé. Ainsi donc, pour la digitalisation, chacun doit y contribuer par une utilisation saine et surtout une bonne compréhension de ce qui ne reste au final qu’un outil, dans une sorte de « grande Marche numérique nationale ».

Dans le cadre de l’innovation qu’est la digitalisation ou l’IA, il est reste important d’adopter une démarche innovante, dans une sorte de « connais-toi toi-même ».

La digitalisation est donc une opportunité pour améliorer les services et renforcer la confiance, mais au-delà de tout cela, la digitalisation reste un choix souverain, garant de notre autonomie et de notre souveraineté, capable de contribuer à la construction d’un soft power national ou même régional.

Lien pour le webinaire :



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