L’institut CDG débat du renforcement de la résilience hydrique et alimentaire

Le Maroc, comme d’autres pays de la région, se situe dans une zone reconnue pour être particulièrement vulnérable au changement climatique et au stress hydrique. Des récentes études réalisées par l’International Water and Management Institute ont montré que sur les 17 pays les plus touchés par le stress hydrique au niveau mondial, 11 pays se trouvent dans la région MENA, et parmi eux, le Maroc. Les causes de cette crise sont similaires partout dans la région : une croissance démographique rapide, des changements climatiques importants et une demande croissante en eau par les secteurs économiques, notamment l’agriculture.
Ainsi, face aux défis posés par l’eau, l’agriculture et, par-là même, de la sécurité alimentaire, l’institut CDG a organisé le 2 octobre 2024 un webinaire autour du thème du « renforcement des résiliences hydrique et alimentaire », avec Mohamed Ali Hatimy, ingénieur agroéconomiste, Selma Bougarrani, DG de Green Watch, Youssef Brouziyne, directeur régional de l’international Water Management Institute et Hamza Rkha, fondateur de Sowit.
Depuis le début des années 2000, le Maroc a mis en place de nombreuses politiques de modernisation agricole, contribuant d’une part à une croissance significative de l’économie marocaine et de la valeur ajoutée agricole. Cependant, malgré les ambitions du Programme National d’Économie d’Eau en Irrigation, et plus particulièrement l’efficience du goutte à goutte en économie d’eau, deux éléments importants n’ont pas permis au Maroc d’atteindre l’économie d’eau théorique espérée du goutte à goutte.
Plus généralement, la technologie peut jouer un rôle crucial pour aider les agriculteurs marocains à optimiser leur consommation d'eau. Elle leur offre les outils nécessaires pour maximiser l’efficacité de l’irrigation, limiter l'épuisement des ressources en eau et contribuer à une agriculture plus durable. En effet, la technologie apporte des solutions concrètes à travers trois rôles importants, la mesure et le monitoring, l’établissement de règles de décision, et l’action dans l’efficacité.
Mais le rôle des autorités de tutelle reste important dans le soutien et l’encadrement de cette transition vers des pratiques agricoles plus durables, et aussi dans l’objectif de développer une agriculture plus nourricière et plus économe en eau : pour cela, il faut investir dans les cultures à forte valeur ajoutée, réinvestir dans l’agriculture pluviale et réévaluer notre système alimentaire.
Le webinaire a apporté quelques recommandations pour se diriger vers une agriculture plus durable, qui assure notre sécurité alimentaire :
1/ Sensibilisation des agriculteurs,
2/ Renforcement des compétences locales,
3/ Mise en place d’une tarification différenciée et,
4/ Engagement des parties prenantes,
5/ Instauration d’une meilleure régulation de l’eau, et,
6/Mise en place d’un cadre réglementaire pour la réutilisation des eaux usées.