L’institut CDG revient sur la transition énergétique au Maroc

La transition énergétique du Maroc est une démarche stratégique, mise en œuvre pour renforcer la souveraineté énergétique du pays. Elle s’inscrit dans une stratégie ambitieuse, initiée dès 2009 au plus haut niveau de l’Etat et visant à réduire la dépendance aux énergies fossiles, à diversifier les sources d’énergie et à répondre aux engagements climatiques. Dans un contexte où les marchés internationaux de l’énergie sont instables, où les conflits géopolitiques se multiplient et face aux différentes crises, sanitaires et climatiques que connait le monde, la nécessité de garantir un approvisionnement stable et durable est devenue cruciale. Son objectif principal est de diversifier le mix énergétique du pays en intégrant une part croissante des énergies renouvelables pour atteindre une capacité installée de 52% à horizon 2030.
Aujourd’hui, le Maroc importe plus de 80% de ses besoins énergétiques. Cette dépendance, couplée à une demande énergétique en croissance de 3,5% par an souligne l’importance de diversifier les sources d’énergie et la constitution d’un stock de réserve qui pourrait être mobilisé en cas de besoin.
A cet effet, l’Institut CDG a organisé le 5 novembre 2024 un webinaire articulé autour du thème de « la réussite de la transition énergétique au Maroc », avec Nadia Zeddou, DG de Green Wave, d’Abderrahim Maftouh, physicien, de Tarik Bourquouquou de Masen et deMarouane Guessous du Groupe OCP.
Le Maroc dispose d’atouts considérables favorisant sa transition énergétique : un gisement solaire des plus importants dans le monde avec plus de 300 jours d’ensoleillement par an, un coût de l’énergie produite à partir de l’éolien des plus compétitifs au monde, ainsi qu’un potentiel important pour exploiter d’autres sources d’énergie, comme l’énergie houlomotrice, grâce à ses 3500 km de côtes marines. A la fin de 2022, le Maroc disposait d’une capacité installée en énergies renouvelables de 38%.
Mais les énergies renouvelables posent nombre de défis, comme par exemple la gestion de l’eau dans leur production, ou encore la modernisation des infrastructures énergétiques ou aussi la gestion de l’intermittence de la production d’énergie renouvelable.
Il reste une autre solution, celle de l’hydrogène vert, un véritable pilier pour l’avenir énergétique du Maroc, un défi également au carrefour de l’eau et de l’énergie. Opportunité unique pour le Maroc, il s’agit, pour cet hydrogène vert, de développer une chaîne de valeur locale, avec comme objectif de faire du Maroc un hub énergétique régional.
En guise de recommandations, les participants au webinaire ont formulé quelques recommandations :
1/ Il est nécessaire de renforcer l’ancrage territorial et citoyen pour en maximiser les effets,
2/ Il est essentiel de développer des plans régionaux de transition énergétique incluant non seulement l'efficacité énergétique, déjà soutenue par des initiatives de l'Agence Marocaine pour l'Efficacité Energétique, mais aussi les énergies renouvelables,
3/ Il faut intégrer les citoyens et les acteurs économiques locaux dans cette transition pour la rendre plus inclusive et pertinente pour les territoires, tout en la transformant en levier de compétitivité et de développement économique local,
4/ Il importe de traiter la transition énergétique comme un projet national majeur, et
5/ Il est crucial de changer de paradigmes dans l’approche adaptée.