Escobar du Sahara : Saïd Naciri avoue avoir reçu 1,8 milliard de centimes

Escobar du Sahara : Saïd Naciri avoue avoir reçu 1,8 milliard de centimes

Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca, a révélé ce vendredi 30 mai devant la chambre criminelle d’appel de Casablanca avoir reçu une somme colossale de 18 millions de dirhams, qualifiée de « don », de la part d’un ressortissant saoudien dont il a refusé de dévoiler l’identité.

À la barre, Naciri a expliqué que son silence sur le nom du bienfaiteur est motivé par le souci de préserver les relations diplomatiques sensibles entre le Maroc et certains pays du Golfe, tout en affirmant qu’il est disposé à le communiquer si la justice l’exige. « Par respect pour les liens d’amitié entre le Maroc et certains États, je préfère ne pas citer de noms pour éviter toute confusion ou polémique », a-t-il déclaré.

Selon ses dires, ce montant devait initialement servir à l’achat d’une villa, mais il a finalement décidé de l’utiliser pour éponger une crise financière traversée par le club du Wydad à l’époque. Il précise ne jamais avoir remboursé cette somme.

Interrogé par le parquet sur la nature de cette "générosité", Saïd Naciri a répondu qu’il s’agissait d’une contrepartie pour un service rendu au Saoudien, sans toutefois fournir de détails.

Il a également nié tout lien entre cette somme et le transfert d’Achraf Bencharki au club saoudien d’Al-Hilal, soulignant que ce transfert a été parfaitement documenté et que le Wydad avait perçu 20 millions de dirhams de manière officielle. « L'argent que j’ai reçu est lié à une autre affaire sans aucun rapport avec ce transfert », a-t-il insisté.

Par ailleurs, Naciri a formellement démenti les accusations portées par El Haj Ahmed Ben Brahim, un des principaux mis en cause dans l’affaire médiatisée dite de « l’Escobar du Sahara », notamment sur le fait qu’il lui aurait affirmé que Ben Brahim n’était pas recherché par les autorités. « Je n’ai aucun lien avec le parquet ni avec la police. Je ne pouvais pas connaître sa situation juridique », a-t-il assuré.

Enfin, répondant à des interrogations du parquet sur sa présence supposée en 2017 près du domicile de la chanteuse Latifa Raafat, Naciri a affirmé qu’il séjournait alors à l’hôtel Sofitel de Rabat, où il avait effectué des achats avec sa carte bancaire, avant de rejoindre Casablanca pour dîner à l’hôtel Hyatt Regency aux frais de sa société.

Il s’est dit étonné par les allégations affirmant qu’il aurait été vu au domicile de la chanteuse à cette période, arguant que les données de géolocalisation prouvent qu’il se trouvait ailleurs, bien qu’il ait eu 12 appels téléphoniques avec Ben Brahim à ce moment-là.

Abdelkader El Fatouaki 



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