COBCO lance à Jorf Lasfar une giga-usine dédiée aux composants de batteries électriques

La première unité industrielle dédiée à la production de matériaux actifs pour batteries électriques, inaugurée mercredi à Jorf Lasfar par la société COBCO, marque une avancée majeure pour l’industrie marocaine.
Fruit d’un partenariat stratégique entre AL MADA, fonds d’investissement marocain à vocation panafricaine engagé dans un développement économique et social inclusif et durable, et CNGR, acteur mondial des matériaux pour batteries, cette base industrielle confirme le rôle croissant du Maroc en tant que hub régional des technologies propres et acteur engagé dans la transition énergétique mondiale.
À l’occasion de l’inauguration de cette unité, COBCO a annoncé la mise en service de ses premières lignes de production de précurseurs de matériaux actifs pour cathodes (pCAM), reposant sur la technologie Nickel-Manganèse-Cobalt (NMC).
Le site, implanté sur plus de 238 hectares, a pour vocation la valorisation de métaux critiques à la transition énergétique, en particulier de ressources naturelles nationales, notamment le phosphate, le cobalt et le manganèse. Ces matières premières sont transformées localement en composants stratégiques pour batteries, destinés aux marchés des véhicules électriques et du stockage stationnaire d’énergie.
L’usine, qui a mobilisé un investissement global de 20 milliards de dirhams (environ 2 milliards de dollars), est dédiée à la production de composants chimiques de haute technicité destinés à la fabrication de batteries lithium-ion, principalement pour les marchés européens et nord-américains.
Elle se concentre sur 2 types de produits stratégiques, exigeant des investissements lourds, une expertise avancée et des technologies de pointe. Il s’agit de la production de précurseurs NMC (Nickel-Manganèse-Cobalt), avec une capacité cible de 120.000 tonnes par an, et de la production de cathodes LFP (Lithium-Fer-Phosphate) avec une capacité cible de 60.000 tonnes/an.
COBCO couvre également l’amont de la chaîne de valeur, avec une double ambition : renforcer l’intégration locale et générer de la valeur industrielle au Maroc, à travers le raffinage des métaux critiques (nickel, cobalt, manganèse), utilisés dans la production des précurseurs NMC, et le recyclage de la black mass, résidu issu du broyage des batteries en fin de vie, afin d’en extraire les métaux stratégiques (lithium, nickel, cobalt), avec une capacité de traitement de 30.000 tonnes/an.
À terme, l’ensemble de ces capacités permettra de produire jusqu’à l’équivalent de 70 GWh/an, permettant d’équiper environ 1 million de véhicules électriques chaque année.
En s’appuyant sur l’écosystème industriel marocain et en visant les marchés européens et nord-américains, COBCO ambitionne de devenir un levier industriel stratégique entre l’Afrique, l’Europe et la Chine, et une pièce maîtresse du repositionnement du Maroc en hub énergétique et industriel régional, au service de la transition énergétique mondiale.
Sur le terrain, plus de 5.000 emplois ont été mobilisés durant la phase de construction. À terme, plus de 1.800 emplois directs hautement qualifiés seront créés, ainsi que 1.800 emplois indirects dans la sous-traitance, la logistique, les services et les infrastructures locales.
Pour ce qui est de la stratégie environnementale de COBCO, elle repose sur plusieurs piliers, dont la mise en œuvre d’une base industrielle à faibles émissions, articulée autour de l’économie circulaire et de la performance environnementale, le lancement dès 2025 de démarches de certification pour les principales normes internationales et une production durable, basée sur l’utilisation de l’énergie verte marocaine (avec un objectif de 80 % en 2025 et 100 % d’ici fin 2026), le recours à l’eau dessalée et des systèmes de traitement et de recyclage des eaux utilisées.
Force est de constater que le Maroc émerge comme une plateforme industrielle crédible et stratégique, combinant des accords de libre-échange avec l’Union européenne et les États-Unis, une proximité logistique avec l’Europe, un environnement de production structuré et une main-d’œuvre qualifiée.