Rabat : les FAR accueillent l’Atelier APORA 2025 en partenariat avec l’AFRICOM
Dans le cadre de la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Chef Suprême et Chef d’État-Major Général des Forces Armées Royales, ayant pour objectif le renforcement de la coopération sanitaire au niveau du continent africain, les Forces Armées Royales (FAR) organisent, en partenariat avec le Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), l’Atelier de l’Alliance des Partenaires Africains pour la Réponse aux Épidémies (APORA Maroc 2025).
Placé sous le thème “Renforcer la sécurité sanitaire : opérationnaliser la collaboration civilo-militaire en matière de préparation et de réponse aux épidémies”, cet atelier, qui se tient du 8 au 12 décembre, consolide un partenariat fort et durable et contribue au développement d’un réseau continental efficace pour anticiper et gérer les menaces sanitaires.
Durant quatre jours, des experts africains et américains, dont des Marocains, échangeront autour de thématiques majeures telles que la surveillance épidémiologique, la gestion des crises, la communication d’urgence, les impacts du changement climatique et le renforcement des capacités nationales.
Les objectifs de cet atelier consistent, entre autres, à renforcer le développement des capacités et promouvoir la formation du personnel de défense, à identifier les meilleures pratiques et les partager entre les membres ainsi qu’à formuler des recommandations pratiques et opérationnelles pour améliorer la réponse collective aux épidémies et soutenir efficacement les autorités civiles.
Intervenant lors de la séance d’ouverture de cet atelier, le Médecin Général de Brigade, Omar Agadr, Inspecteur en Second du Service de Santé Militaire, a relevé que la santé publique n’est plus un domaine isolé, précisant qu’elle est devenue un enjeu stratégique, un pilier de stabilité et un levier de développement.
Il a, dans ce sens, appelé à converger les efforts vers l’ambition commune de renforcer la résilience sanitaire du continent, tout en agissant de manière proactive, coordonnée et durable, relevant que la complémentarité des secteurs civil et militaire constitue une force unique pour anticiper, détecter et répondre efficacement aux épidémies.
Pour sa part, le médecin colonel, Julius Nvobegahay, président de l’APORA, a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités et partager les bonnes pratiques entre les différents pays de l’Alliance, ajoutant qu'”en unissant les forces, en partageant les données et les expériences et en coordonnant les actions sur le terrain, nous construisons la sécurité sanitaire de l’Afrique de demain”.
De son côté, le directeur de l’épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé et de la Protection sociale, Mohamed El Youbi, a souligné, entre autres, les différents aspects de la coopération civilo-militaire, en donnant des exemples tels que la présence d’experts militaires dans les différents comités techniques et scientifiques nationaux ainsi que la contribution des laboratoires militaires dans le diagnostic des agents pathogènes des maladies émergentes et réémergentes.
Dans une déclaration à la presse, le Médecin Général de Brigade, Khalid Ennibi, chef du Centre de virologie, des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, a indiqué que face à des menaces sanitaires désormais sans frontières, il est essentiel que l’Afrique dispose d’un système de santé capable de détecter précocement les risques, d’en comprendre les mécanismes et d’y répondre avec efficacité.
Cette stratégie fait face, toutefois, à de nombreux défis notamment les effets du réchauffement climatique, la limitation des ressources disponibles et la récurrence des épidémies, susceptibles de dépasser les capacités nationales de surveillance, a-t-il relevé, estimant que cette rencontre est une opportunité privilégiée pour examiner ces défis et formuler des recommandations concrètes.
Créée en 2014 par l’AFRICOM au Ghana en réponse à la crise dévastatrice d’Ebola en Afrique, l’APORA regroupe actuellement 38 pays africains dans un modèle de gouvernance décentralisé. Sa vision est d’atteindre un continent sans épidémies grâce à une collaboration étroite entre forces armées et autorités civiles pour prévenir, détecter et répondre aux maladies infectieuses.
Elle s’appuie sur un Bureau Exécutif, des Points focaux militaires et des groupes de travail composés d’experts de plusieurs disciplines, et fonctionne à travers quatre comités permanents (stratégique, politique, manuel de réponse, scientifique) et des comités ad hoc, selon les besoins.
Avec l’appui de conseillers militaires et civils expérimentés, l’APORA a pour objectif de renforcer les capacités des États en matière de réponse épidémique, en intégrant les actions de santé publique et les impératifs sécuritaires, se positionnant ainsi comme un acteur majeur de la sécurité sanitaire en Afrique.