(Billet 49) – Ô femmes ! Quand cesserez-vous d'être aveugles ?
« La femme a le droit de monter sur l'échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune », disait Olympe de Gouges en 1791, en pleine Révolution française. Elle a fini sur l’échafaud, sans jamais avoir accédé à la tribune. Depuis, les choses n’ont pas beaucoup changé : l’homme n’a jamais vraiment perçu la femme comme son égale, sans doute parce que ça lui a toujours créé des démangeaisons de la percevoir comme meilleure, voire supérieure.
L’homme a toujours eu un ascendant sur la femme, et cette domination du mâle revient selon l’anthropologue Françoise Héritier au « privilège exorbitant de l’enfantement », que l’homme a de tous temps (douloureusement) considéré comme sa faiblesse à lui, rendant inutile son bout de chair qui dépasse et le rendant fou à cette pensée... De là, et depuis la nuit des temps, est née, quelques gifles aidant, cette infâmie de l’ascendant physique de l’homme sur la femme. Mais Dieu, qui sait tout, sait pourquoi il a confié l’enfantement à la femme…
Puis les religions sont arrivées, les lois, les coutumes et les arguments visqueux les ont ravivées, ancrant davantage cette domination dans les esprits de tous. Socrate disait déjà que « la nature de la femme n'est pas inférieure à celle de l'homme : il ne lui manque qu'un peu plus d'intelligence et de vigueur »… une variante du fameux « manque de religion et d’entendement » imputé aux femmes en islam. Mais comme en islam on ne peut presque rien discuter, alors nous ne discuterons pas… tout en n’en pensant pas moins.
En effet, à moins de nous convaincre qu’il est infiniment plus pénible de vivre en Allemagne et au Royaume-Uni, des pays dirigés par des femmes, qu’en Somalie et en Afghanistan, où des hommes, des vrais, sont aux commandes… on continuera de penser qu’être femme n’est finalement pas un drame, même en terre d’islam, où plusieurs femmes ont dirigé leurs pays, Bangladesh, Pakistan, Indonésie, Turquie… le problème serait-il donc, en islam, chez les Arabes ?
Le problème dans notre beau royaume, aujourd’hui, n’est pas tant dans les inégalités de genre que dans l’adhésion d’un nombre important – pour ne pas dire croissant – de femmes à cette infâmie… Comment justifier autrement que le taux d’activité des femmes ait reculé de 3,5% en 15 ans ? Comment expliquer cet engouement compulsif des femmes de chez nous pour un présumé violeur récidiviste comme M. Lamjarred ? Pourquoi diantre tant de femmes sont-elles dans la négation de leurs corps, pourquoi tant d’elles ont-elles tressailli de plaisir en s’entendant qualifier de « lustres » et pourquoi tiennent-elles tellement à rester « saktate » alors que #Masaktach les exhorte à parler ?
Revenons à Olympe de Gouges : « Femme, réveille-toi ! Reconnais tes droits. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est injuste envers sa compagne. Ô femmes ! femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? ». Allons donc, soyez femmes, et affrontez l'infâme !
Un homme
