L'Espagne injecte 340 millions d'euros dans l'usine de dessalement de Casablanca

La secrétaire d’État au Commerce, Amparo López Senovilla, a pris part, ce mardi à Casablanca, à une cérémonie de soutien au projet de l’usine de dessalement de Casablanca, en présence de la ministre marocaine de l’Économie et des Finances. Cette infrastructure, considérée comme l’une des plus ambitieuses d’Afrique du Nord, marque un tournant dans la gestion de l’eau au Maroc. Le projet, attribué à un consortium dirigé par l’entreprise espagnole Acciona, bénéficie d’un financement public de 340 millions d’euros accordé par le ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Entreprise espagnol, via le Secrétariat d’État au Commerce. Cette contribution fait de l’usine de dessalement de Casablanca l'un des plus grands projets de coopération financière bilatérale dans le domaine des infrastructures durables.
Avec une capacité de production estimée à 838 000 mètres cubes par jour, soit 300 millions de mètres cubes par an, l’usine vise à répondre aux besoins croissants en eau potable de la région de Casablanca, tout en améliorant l’approvisionnement urbain et agricole. Amparo López Senovilla a souligné, lors de son intervention, que "ce projet ne répond pas seulement à un besoin vital tel que l’accès durable à l’eau, mais symbolise aussi l’excellent moment des relations économiques entre l’Espagne et le Maroc, fondées sur la confiance mutuelle, le respect et une coopération entrepreneuriale croissante".
Basé sur un modèle de concession public-privé d’une durée de 30 ans (3 années de construction et 27 d’exploitation et de maintenance), le projet représente une référence en matière de gestion durable de l’eau, intégrant des technologies de dessalement modernes et des énergies renouvelables.
Cette initiative stratégique, saluée par les deux gouvernements, devrait non seulement renforcer l’accès à l’eau pour des millions d’habitants de Casablanca, mais également générer des emplois au Maroc et en Espagne, tout en constituant un modèle réplicable dans d'autres régions touchées par le stress hydrique.
Soutien financier aux projets internationaux des entreprises espagnoles
Le gouvernement espagnol soutient activement la participation des entreprises espagnoles à des initiatives internationales à fort impact et axées sur la durabilité. Dans le cas de l’usine de dessalement de Casablanca, le projet bénéficie d’un solide dispositif de financement public articulé autour de trois instruments clés d’appui à l’internationalisation :
- Un prêt de 250 millions d’euros du Fonds pour l’Internationalisation de l’Entreprise (FIEM), destiné à financer la conception, la construction et l’exploitation de l’infrastructure.
- Une assurance-crédit à l’exportation pour le compte de l’État, gérée par la CESCE, qui couvrira jusqu’à 80 % d’un autre volet du financement, octroyé par Société Générale, pour un montant d’environ 70 millions d’euros en renforçant ainsi la solidité financière du projet et facilitant sa mise en œuvre.
- Le financement partiel de la participation d’Acciona au capital social de la société de projet, via un prêt de 31 millions d’euros du Fonds pour les Investissements à l’Étranger (FIEX), géré par COFIDES.
Les entreprises espagnoles renforcent leur présence stratégique au Maroc
Les entreprises espagnoles s’imposent au Maroc dans des secteurs clés tels que l’énergie, les infrastructures, l’automobile, la banque et la technologie. Actuellement, plus de 350 sociétés espagnoles y opèrent, contribuant à des projets majeurs et participant activement au développement économique du pays. Leur implantation solide favorise également la création d’emplois locaux, tout en renforçant les liens économiques entre les deux nations.
Le Maroc déploie un vaste plan de modernisation de ses infrastructures, offrant ainsi aux entreprises espagnoles l’opportunité de partager leur expertise. Ces dernières se distinguent dans des domaines à forte valeur ajoutée, notamment les transports, la digitalisation et le tourisme.
À titre d’exemple, l’usine de dessalement de Casablanca a été confiée à Acciona, tandis que la société CAF assure la fourniture de trains interurbains en vue de la Coupe du Monde 2030. Les échanges commerciaux entre les deux pays poursuivent leur dynamique de croissance.
L’Espagne demeure le premier partenaire commercial du Maroc, avec un volume d’échanges bilatéraux dépassant les 22,5 milliards d’euros, et un excédent commercial de plus de 3 milliards d’euros en faveur de l’Espagne. En 2024, les exportations espagnoles vers le Maroc ont enregistré une hausse d’environ 6 %, confirmant le Maroc comme l’un des marchés les plus porteurs pour les entreprises espagnoles.