La police marocaine ouvre ses portes, et ses bras, aux populations d’El Jadida
Cette semaine dernière à el Jadida, la Direction générale de la Sûreté nationale, ou DGSN, célébrait son 69 anniversaire et, dans le même élan, lançait sa 6ème Journées Portes ouvertes de la police nationale. C’est désormais devenu une tradition que ce rapprochement et cette ouverture de la Sûreté sur la population dont elle est l’émanation.
Et, comme d’habitude désormais, les grands corps de l’Etat et les grandes entreprises étaient représentés à cette cérémonie. Les chefs de la DGED, de la magistrature, de la Cour des Comptes, de l’administration pénitentiaire, en plus de Maroc Télécom, du CIH et d’autres encore. Le patron d’Interpol était aussi présent, outre des délégations de pays amis comme l’Espagne ou encore les Etats-Unis.
Pourquoi cet engouement et cet intérêt ? Parce que la police marocaine a connu une véritable mue depuis 10 ans, tant au niveau de ses ressources humaines que de son matériel, ou de sa présence sur le terrain. Et il est vrai que les moyens déployés pour assurer la sécurité publique sous tous ses aspects sont impressionnants, de même que les nouveaux éléments, tous jeunes, tous formés et diplômés, avec des informaticiens de valeur, des généticiens de renom, des statisticiens d’envergure, des analystes expérimentés, …
Cela a contribué au profond changement de la police, de son fonctionnement et aussi, et surtout, de son rapport à la société. Les services de la DGSN, plus nombreux, plus ramifiés, plus structurés et plus acceuillants, répondent désormais et de près aux besoins de la société (criminalité, violence contre les femmes, protection des mineurs, services CNIE, …). Et la politique de restructuration a évolué en parallèle avec les formations techniques et académiques dispensées.
Le nouveau positionnement de la DGSN, et son couplage avec la DGST depuis que le patron de cette dernière, Abdellatif Hammouchi, a été nommé en 2015 à la tête de la police, a impliqué une meilleure structuration de la sécurité publique, tant anti-criminelle qu’anti-terroriste. Depuis, les médias et, plus généralement, les observateurs et analystes appellent cela le nouveau soft power marocain, fondé sur la position internationale du Maroc en matière de sécurité, avec les pays amis comme la France ou l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite, le Mali et la Côte d’Ivoire, et même les Etats-Unis. Il est devenu habituel d’apprendre dans les informations l’implication de la police marocaine dans les opérations d’enquête à l’étranger. C’est ce qu’on a aussi appelé la diplomatie sécuritaire qui renforce et conforte les ambitions économiques et géostratégiques du royaume.
Et cette évolution est relevée par les médias étrangers, comme ce dernier article de Lonzo Cook, ancien directeur de l'information de CNN durant une vingtaine d’années, chef du bureau CNN à Jérusalem/al-Qods et expert connu et reconnu des sujets relatifs à la sécurité nationale et militaire. Cet éminent spécialiste estime donc, sur maghrebinsider.com, qu’ « en intégrant l’intelligence artificielle, les systèmes d’identification biométrique et les outils de surveillance prédictive, la DGSN a fait du Maroc un centre d’innovation en matière de sécurité en Afrique du Nord ».
Lonzo Cook parle de « l’approche Hammouchi », cette manière de faire qui privilégie l’anticipation et la prospection dans le cadre d’une intégration de l’action de la DGSN et de la DGST à travers le BCIJ (Bureau central des enquêtes judiciaires), qui a abouti au démantèlement de centaines de cellules terroristes, dont une forte proportion d’actions coordonnées et simultanées avec les services amis et alliés. Le Maroc, selon le journaliste et expert écouté en matière de sécurité Lonzo Cook, est devenu « exportateur d’expertise en matière de sécurité également remarquable, (…) co-président du Forum mondial de lutte contre le terrorisme et pivot de la Coalition mondiale chargée de vaincre l'EI par les États-Unis ».
Ce travail a été fait dans la douleur et la résistance. Abdellatif Hammouchi a « hérité » d’un corps ayant fait l’objet de bien des critiques, mais sa « démocratisation » avec le nouveau directeur général a assuré sa proximité et son efficacité, changeant son image sur le plan national et international, faisant des droits de l’Homme le pilier fondamental de l’action de ses agents et officiers et de l’intégration des femmes une priorité, elles qui assurent aujourd’hui désormais bien des fonctions de direction (Laboratoire de la police scientifique et technique, direction informatique, …).
La police marocaine, la DGSN, anciennement crainte et redoutée, devient aujourd’hui un maillon de confiance, un tiers de confiance, un lien de confiance avec les citoyens. Et le succès des précédentes Journées Portes ouvertes de la DGSN (à Marrakech, Fès, Agadir, …) comme de celle en cours à el Jadida (la 6ème édition) montre bien l’adhésion des populations à l’action de leur police. Bon anniversaire donc, à la DGSN.
Aziz Boucetta
