Maroc : un partenariat stratégique pour renforcer l’ingénierie industrielle nationale

Le ministère de l’Industrie et du Commerce, le Conseil Ingénierie et Développement (CID) et le Réseau des Centres Techniques Industriels Marocains (CTI) ont signé, jeudi à Rabat, une convention-cadre de partenariat destinée à structurer un écosystème national d’ingénierie industrielle compétitif, innovant et durable.
Cet accord vise à renforcer les échanges techniques et à soutenir le développement stratégique entre les CTI — plateformes techniques au service des filières industrielles — et le CID, acteur majeur de l’ingénierie au Maroc.
L’objectif est clair : stimuler l’innovation, la transformation numérique, la décarbonation et l’économie circulaire, tout en favorisant la montée en compétences à travers des formations techniques ciblées. Lors de la cérémonie, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a affirmé que « le Maroc a franchi une étape décisive dans la concrétisation de sa souveraineté technologique », marquant ainsi « une nouvelle ère de l’ingénierie industrielle nationale ».
Il a appelé à « reproduire dans le secteur industriel le succès que le Royaume a déjà connu dans le domaine des infrastructures », succès auquel le CID a largement contribué. Pour M. Mezzour, le renforcement de l’ingénierie industrielle nationale passe par une plus grande autonomie technologique et un soutien accru à l’innovation, condition essentielle pour consolider la compétitivité du Maroc à l’échelle internationale.
De son côté, le directeur général du CID, Ahmed Chalabi, a mis en avant la dimension stratégique de ce partenariat qui s’inscrit dans la continuité de la mission du CID depuis sa création en 1982. « Après avoir relevé le défi de la souveraineté technologique dans les travaux publics, le CID s’attaque désormais à celui de l’industrie manufacturière, amorçant ainsi une nouvelle phase de développement », a-t-il déclaré. Le président du Réseau des Centres Techniques Industriels Marocains (RECTIM), Abdelaziz Alazrak, a, pour sa part, salué « une opportunité majeure pour valoriser les expertises nationales et renforcer les synergies entre les CTI et le CID ».
Les CTI, a-t-il rappelé, constituent un modèle de gouvernance unique, reposant sur la proximité et la participation directe des industriels — plus de 200 chefs d’entreprise siègent actuellement dans leurs conseils d’administration, représentant plus de 100 experts sectoriels. Cette excellence technique s’appuie sur environ 350 ingénieurs et techniciens, ainsi que sur un investissement global dépassant les 500 millions de dirhams en équipements de pointe.
« Plus de 250 millions de dirhams sont en cours d’exécution, et avec les infrastructures existantes, nous atteignons près d’un milliard de dirhams d’investissements », a précisé M. Alazrak. En marge de la convention-cadre, plusieurs contrats spécifiques ont été signés entre le CID et chaque CTI pour définir les modalités techniques et financières de mise en œuvre des projets.
Dans le même esprit, un protocole de collaboration a été conclu entre le Centre Technique de la Plasturgie et du Caoutchouc (CTPC), le CID et Capgemini Engineering Maroc, filiale du groupe Capgemini, leader mondial de l’ingénierie industrielle.
Ce partenariat porte sur la formation des collaborateurs à la conception et au développement de pièces automobiles selon l’approche “build to print”, consolidant ainsi la montée en compétence du capital humain marocain dans les industries de pointe.