Immobilier : des perspectives prometteuses pour 2025 (expert)

Le secteur de l’immobilier affiche de bonnes perspectives pour 2025, porté par un vent d’optimisme en raison, entre autres, de l’organisation de la Coupe du Monde de Football en 2030, a affirmé l’expert en immobilier et auteur du guide “Répons’IMMO”, Amine Mernissi.
“Le Maroc est porté par un vent d’optimisme à cinq ans de l’organisation de la Coupe du Monde de Football, avec davantage de villes périphériques qui connaitront une plus grande activité immobilière”, a dit M. Mernissi dans une interview accordée à la MAP.
Relevant que le développement des grandes agglomérations évolue en cercles concentriques et que leur dynamique profite mécaniquement à leur périphérie, M. Mernissi a estimé qu’il y aura une offre immobilière nouvelle et plus compétitive, et un élargissement de l’offre marché tout en desserrant la pression de la demande sur les cœurs de ville et les hypercentres.
“Mais l’immobilier ce n’est pas que du résidentiel. C’est aussi, des bureaux, des locaux commerciaux, du touristique, de la logistique… et dans un autre registre le foncier aussi qui est le nerf de la guerre de tout ceci”, a-t-il souligné.
Et de noter que toutes ces classes d’actifs ont connu un regain d’intérêt en 2024, porté par un programme étatique vigoureux de mise à niveaux des infrastructures publiques (routes, ponts, aéroports, chemins de fer, requalification et modernisation des centres urbains…) qui couvre l’ensemble du territoire national.
“Tout ceci s’accompagne également par une volonté des investisseurs de s’inscrire dans cette dynamique en se positionnant sur des projets hôteliers et touristiques, mais aussi sur du résidentiel qui a cette vocation”, a ajouté M. Mernissi.
Il a rappelé que l’année 2024 a été marquée par le lancement du programme d’aide directe au logement, à savoir “Daam Sakane” qui a bouclé sa première année positivement avec près de 130.000 demandes et 35.000 bénéficiaires.
Commentant la stabilité de l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) en 2024, M. Mernissi a expliqué que cette situation reflète une partie de la réalité immobilière, surtout qu’il couvre une partie seulement du marché immobilier, puisque celui des biens immobiliers neufs n’est pas couvert.
Par ailleurs, l’expert a relevé que la cherté du foncier restera toujours un défi et la hausse des coûts de construction a rendu l’équation compliquée pour les promoteurs.
“Résultat : pénurie de l’offre. Aujourd’hui, Daam Sakan peut s’avérer une solution à condition que l’offre ne soit pas localisée trop loin des centres villes et ait une couverture géographique nationale”, a-t-il constaté.
Pour dynamiser le secteur, M. Mernissi a jugé que le pouvoir d’achat reste un facteur déterminant. “Hormis les traditionnels 3F, à savoir foncier, fiscalité et financement, qui restent toujours perfectibles et qui constituent des variables structurelles pour le secteur, ce qui freine davantage aujourd’hui, c’est la capacité à acquérir dans un contexte socio-économique difficile”.
Selon l’expert, si le programme d’aide directe au logement est venu apporter une réponse concrète en termes d’aide au pouvoir d’achat des ménages notamment avec l’octroi d’une subvention directe (100.000 DH ou 70.000 DH), cela concerne un type d’actifs précis.
En termes de disponibilité de l’offre, il y a encore un effort à faire, à travers notamment la facilitation de l’investissement de façon à libérer les énergies et rendre le Programme plus efficient, a préconisé M. Mernissi.
“D’ici 2028, la production devrait cibler les localités en demande”, a-t-il estimé, affirmant que la demande et la production suivront une trajectoire haussière, à condition de développer les partenariats public-privés (PPP) et réfléchir à de nouveaux modèles de développement urbain notamment à travers la création de Zones d’aménagement concertés et les éco-cités, comme celle de Zénata.