Mehdi Bensaïd : Le soutien public à la presse est un choix structurant et encadré

Lors d’une séance parlementaire tenue ce mardi, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, a affirmé que le soutien de l’État à la presse constitue une pratique largement reconnue à l’échelle internationale. Il a insisté sur le fait que les critères actuellement adoptés pour sa répartition, notamment le chiffre d’affaires, relèvent d’un effort nécessaire en l’absence de mécanismes précis pour mesurer l’audience et l’impact réel de chaque organe de presse.
Bensaïd a expliqué que le gouvernement se base principalement sur le chiffre d’affaires et le nombre d’employés dans les entreprises médiatiques comme indicateurs pour répartir le soutien, en raison de l'absence d’un organisme officiel jouant le rôle de « baromètre » permettant d’évaluer le lectorat de chaque journal ou site électronique. Il a souligné que ce choix vise à lier l’octroi des aides à l’efficacité et à la capacité de développement de l’entreprise, considérant que celle qui emploie davantage de journalistes et de techniciens et réalise un chiffre d’affaires conséquent est la plus méritante.
Le ministre a rappelé que les fonds alloués au soutien, étant des deniers publics, doivent être soumis à une reddition de comptes rigoureuse, afin de s'assurer qu’ils sont utilisés conformément à leur vocation et qu’ils contribuent réellement au développement du secteur. Il a, dans ce cadre, révélé que le soutien destiné aux entreprises médiatiques n’a pas été versé depuis 2020, et que les montants prévus dans la nouvelle loi ne seront disponibles qu’à partir de 2026. Cela signifie que ce soutien n’entre pas actuellement dans le calcul du chiffre d’affaires des entreprises bénéficiaires.
Bensaïd a par ailleurs précisé que la nouvelle philosophie d’accompagnement vise à encourager les petites entreprises de presse, en leur permettant de bénéficier d’un soutien pouvant aller jusqu’à 50 % de leur chiffre d’affaires, tandis que les grandes entreprises ne pourraient prétendre qu’à un maximum de 30 %. Cette approche a pour objectif de renforcer le pluralisme et de soutenir les structures plus modestes, à l’opposé d’une logique de concentration.
Enfin, le ministre a distingué ce soutien structurel, destiné aux entreprises, du soutien exceptionnel accordé directement aux journalistes par le précédent gouvernement pour faire face à des conjonctures particulières.
Abdelkader El Fatouaki