(Billet 391) – Le gouvernement ne devrait pas survivre à ça !

(Billet 391) – Le gouvernement ne devrait pas survivre à ça !

En un mot comme en cent, nous payons les fautes, les erreurs et les errements de ce gouvernement, ainsi que celles de ses dignes prédécesseurs, et pas seulement sur le plan sanitaire, mais aussi sur celui de l’éducation. Quand un virus rôde dans une ville médicalement peu équipée, avec une population largement inconsciente du risque, et bien on ferme cette ville… mais en tâchant de bien communiquer et surtout sans paniquer. Or, cela semble être le cas de ce qui reste de ce gouvernement.

Comme pour le 26 juillet, la décision prise est certainement bonne et sauvera théoriquement des vies. C’était même, semble-t-il, la seule bonne chose à faire, et de nombreuses personnes semblent souscrire à cette décision. Ce qui est effrayant est que ceux qui l’ont prise ne semblent pas disposer d’autres solutions que tout boucler, en la bouclant. Pas de vision, encore moins de prévisions ; quant à la supervision de ce qui est, n’en parlons même pas, vu la situation calamiteuse de nos hôpitaux de campagne, de nos hôpitaux de ville et l’état cataclysmique de notre gouvernement.

Récapitulatif de cette insoutenable légèreté de nos gouvernants. Samedi, la CGEM annonce que Nasser Bourita lui a signifié son accord pour recevoir des partenaires étrangers, sur invitation et réservation d’hôtel. Le lendemain, le même M. Bourita fait savoir à la CGEM qu’être muni d’une réservation d’hôtel est suffisant pour entrer au Maroc. Voilà, les frontières (aériennes seulement, semblerait-il) sont ouvertes mais ce n’est pas le gouvernement qui le fait savoir, c’est la CGEM, et la ministre du Tourisme continue de jouer la touriste très réservée.

Le soir, tard, alors que les enfants sont couchés avec la délicieuse perspective d’enfin retrouver leurs copains le lendemain, un communiqué froid, hideux, tombe, bloquant tout Casablanca, ou presque. Une feuille A4 estampillée « balagh lhoukouma » et noircie de laideur chamboule tout. Question : le gouvernement a-t-il le droit de décréter la fermeture de Casablanca pour 14 jours alors que l’état d’urgence expire dans 72 heures ? Il s’en moque, puisqu’il n’a même pas jugé utile de s’appuyer sur cet état d’urgence. Oh, il le prolongera, mais tel que, le communiqué n’est pas très légal. Autre question : Ne pouvait-il pas, le gouvernement, prendre cette décision voici une semaine, au constat des chiffres alarmants de Casablanca et pour protéger des enfants déjà fragiles et fragilisés ?

Depuis le discours royal du 20 août, on s’attendait un peu à cela, mais les choses y étaient expliquées et un probable reconfinement argumenté. Depuis, 17 jours de cafouillages et de tâtonnements, de bafouilles et d’hésitations, avant la décision du dimanche soir, comme si le gouvernement découvrait les chiffres trois heures après leur annonce et réagissait trois minutes après !

Le roi avait dit, le 29 juillet, que c’est lui qui prenait les décisions. Alf mrahba, mais le problème est dans leur mise en pratique, par un gouvernement qui paraît de plus en plus hors-sol. Les Marocains peuvent comprendre l’intérêt général, même s’il va à l’encontre de leurs volontés individuelles, mais ils n’acceptent pas la légèreté du gouvernement, l’insouciance de plusieurs de ses membres, l’incompétence de tous, ou presque et … le mépris qui découle de tout cela.

Ce gouvernement, comme dans tout autre pays qui se respecte, devrait vivre ses derniers instants. Toute autre équipe devrait faire mieux, car pourrait difficilement faire pire.

Aziz Boucetta



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