Dakar: Ouverture du 19e Forum africain des systèmes alimentaires avec la participation du Maroc

Les travaux de la 19ème édition du Forum africain des systèmes alimentaires (AFSF) consacré à l’innovation et à la mise en œuvre de la transformation des systèmes agroalimentaires se sont ouverts, lundi à Dakar, avec la participation du Maroc.
Le Maroc est représenté par une délégation conduite par le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, le chargé d’affaires à l’Ambassade du Maroc à Dakar, Mohamed Karim Halim, ainsi que plusieurs responsables du ministère.
Placée sous le thème “La jeunesse africaine : fer de lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes agroalimentaires”, la séance inaugurale de ce Forum, qui se poursuivra jusqu’au 5 septembre, s’est tenue en présence du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, de plusieurs chefs d’État et de gouvernement, ainsi que de représentants des pays participants.
Dans son allocution d’ouverture, le président sénégalais a appelé à une mobilisation financière “massive” pour transformer l’agriculture africaine, plaidant pour une véritable « révolution des investissements » afin de faire du continent “le grenier alimentaire du monde”, dans le droit fil de l’engagement de Maputo d’allouer 10 % des budgets nationaux au secteur agricole.
Il a par ailleurs averti qu’en l’absence d’actions urgentes, plus d’un milliard de personnes pourraient souffrir de sous-alimentation chronique d’ici 2030, dont la moitié en Afrique, exhortant ses pairs à rendre l’agriculture plus attractive pour les jeunes et les investisseurs grâce à la formation, l’entrepreneuriat rural et les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
“L’agriculture doit devenir un moteur de souveraineté et de croissance”, a affirmé le président sénégalais.
Dans une declaration à la MAP, M. El Bouari a considéré ce Forum comme une plateforme stratégique pour renforcer la sécurité alimentaire et la résilience climatique du continent, catalyser des actions concrètes, développer des partenariats structurants et assurer le suivi des engagements pris au niveau continental.
Le ministre a, dans ce sens, mis en avant l’expérience du Maroc dans ce domaine, réaffirmant l’engagement du Royaume en faveur de la transformation durable des systèmes alimentaires africains, avec la jeunesse placée au centre des politiques agricoles.
Il a ainsi rappelé la stratégie “Génération Green”, mise en œuvre sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et qui accorde une place primordiale à l’élément humain, en particulier l’accompagnement des jeunes agriculteurs et entrepreneurs ruraux pour assurer la relève et consolider la souveraineté alimentaire à moyen et long termes.
Le ministre a également mis en lumière les initiatives phares lancées par le Maroc, notamment l’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine (AAA) et l’Initiative Royale pour l’Atlantique, qui contribuent à promouvoir une agriculture durable, innovante et résiliente à l’échelle du continent.
En marge du Forum, M. El Bouari s’est entretenu avec le président-directeur général de la National Association of State Departments of Agriculture (NASDA), Ted McKinney. Les discussions ont porté sur les relations maroco-américaines dans le domaine agricole, en particulier la situation des échanges commerciaux, les perspectives de leur développement, ainsi que les opportunités liées au commerce triangulaire avec l’Afrique et à l’accroissement des investissements américains au Maroc.
Près de 6.000 participants, venus d’Afrique et d’ailleurs, prennent part à ce rendez-vous continental, qui met l’accent sur l’entrepreneuriat, l’investissement, les politiques nationales et le partage d’expériences, dans le cadre du nouveau Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) 2026–2035.
Le Forum sera également marqué par la remise du Prix africain de l’alimentation, destiné à récompenser des initiatives ayant contribué à transformer l’agriculture africaine en moteur de prospérité et de développement.