(Billet 27) - Comment s’appelle déjà le maire de Casablanca ?

(Billet 27) - Comment s’appelle déjà le maire de Casablanca ?

Abdelaziz El Omari… et il est maire de Casablanca depuis fin 2015. Peu connu du grand public et peu désireux de l’être semble-t-il, personne ne l’a vraiment entendu dans les médias soliloquer sur la gestion de « sa » ville, à laquelle il préfère Rabat… Victime d’un dédoublement de personnalité assez préoccupant, il est El Omari à Rabat et El Omerta à Casa.

Être maire, selon une conception assez répandue chez l’Homme, signifie pourtant être à l’écoute de sa population, de sa ville… Cela veut dire qu’on s’y trouve souvent, qu’on sillonne ses rues, qu’on prend le pouls de ses habitants, qu’on leur cause de temps à autre... Être maire, cela sous-entend également qu’on s’exprime dans les médias et qu’on s’escrime avec les journalistes. Si l’on retient ces définitions, alors M. El Omari est incontestablement un maire moins que moyen. Mais il a ses raisons.

Dans une vie antérieure pas si lointaine, en effet, il fut ministre, mais l’antérieur lui serre toujours les synapses. Et donc, prématurément (dé)chu de son piédestal exécutif, il entre en phase ascensionnelle de dépit, et se rattrape en se hissant au vice-perchoir législatif, où il retrouve un semblant de sourire, à dire vrai un rictus, tout en restant effroyablement silencieux. Et c’est bien là le problème du maire de Casablanca. Il parle peu ou pas, et quand il parle, il pose problème…

En effet, que dire d’un édile qui ne parle presque exclusivement qu’aux médias de son parti, le PJD ? Imaginons les preux et les gueux de l’Istiqlal ne causant qu’al Alam et à l’Opinion, les Bleus du RNI ne s’entretenant qu’avec leur site éponyme, et idem pour les parrains du PAM. Quant aux fantômes du MP, ils ne parlent pas et c’est tant mieux car ils n’ont ni site connu ni journal reconnu…

Casablanca croule sous les problèmes et les ordures, la maison Mdina Bus brûle, la voirie est aussi gonflée de circulation que M. El Omari l’est d’orgueil… et pourtant notre homme ne daigne s’entretenir avec aucun journal ou peu s’en faut, et quand cela lui arrive, il parle couramment la langue de bois. Comment les marchés sont-ils passés, dans quelle perspective, quelle est la stratégie de la ville, en dehors de celle du roi ? Amis journalistes, si vous voulez des réponses, adhérez au PJD ! Et pour ceux qui ne veulent vraiment pas, alors faites-vous des amis dans ce parti.

Casa a ceci d‘unique et de magique qu’elle est la seule ville au monde qui ennuie prodigieusement son maire, comme ce fut d’ailleurs le cas jadis pour son taiseux prédécesseur Sajid. Mais ce n’est quand même pas la faute d’El Omerta si la compagnie des gueux de la médina et des médias l’indispose tant.

Aziz Boucetta

 

 



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