(Billet 63) - Une semaine honniblis pour nos politiques

(Billet 63) - Une semaine honniblis pour nos politiques

Chez nous, seuls les personnels politiques semblent ne pas avoir compris que nous sommes au 21ème siècle… eux qui persistent à reproduire les réflexes désuets de l’ « ancien monde ». Ils veulent tous gagner les élections, sans idées, et piaffent tous d’impatience de poser leur séant sur le fauteuil de chef du gouvernement, sans panache. Dans l’attente, on s’attaque, on s’éreinte, on se bouscule, et on recule. Ce qui donne une foire d’empoigne aussi oiseuse que foireuse, et surtout désastreuse !

La semaine dernière, le wali de Bank al-Maghrib disait dans un rare moment de confidence, en conférence, que « ce qui impacte le tout, l’essentiel, c’est d’abord le politique »... « Quand l’opérateur économique voit les politiques se crêper le chignon, comment voulez-vous qu’il prenne des risques ? », ajoutait M. Jouahri… Très juste, clairvoyant même, inquiétant surtout.

Quel(le) est cet homme, cette femme, en effet, qui investirait ses rares deniers en voyant les enseignants contractuels dans les rues, des corps constitués refusant de payer l’impôt, un fisc qui s’anime et s’énerve pour recouvrer l’impôt, un gouvernement se voulant homogène mais en réalité anxiogène, une majorité faite de minorités aussi fermées que renfermées ?

Le PJD sombre dans le dialogue interne de ses membres et son image s’assombrit avec les frasques externes de ses cadres, le RNI distille des petites phrases en prenant de grands airs, l’Istiqlal se projette hardiment vers l’avenir avec un discours du passé, le PAM peine à survivre, l’USFP a vécu, le petit PPS est définitivement vaincu et le MP n’y a jamais cru… Et ce sont ces gens qui vont conduire le pays vers le développement dont ils ne sont même pas un modèle ??!!  Autant attendre la pluie sans prières…

En politique, donc, c’est le néant, et comme la société est enfant de la nature, elle a horreur du vide… surgissent alors de ce néant, jeudi dernier, les jeunes de Maan avec leur optimisme débridé, leur langue déliée et leurs ambitions décomplexées. Ils interpellent les uns et intriguent tous les autres… mais séduisent. Ils attirent les bonnes questions, attisent les grandes passions et soulèvent de naturelles interrogations… mais dans tous les cas, ils ringardiseront à n’en point douter les anciennes chapelles, survivances d’un 20ème siècle définitivement révolu à une époque où les peuples sont remarquablement résolus.

En une semaine donc, un « شاهد من أهلها » nommé Abdellatif Jouahri, chevronné et galonné, accable les partis, et une alternative de jeunes pointe le bout de son nez… Dès lors, dans une perspective électorale heureuse, assainir devient une nécessité, rajeunir une obligation, sévir une option.

Aziz Boucetta



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