(Billet 250) – Avec Me Ouahbi, le PAM nouveau est arrivé…

(Billet 250) – Avec Me Ouahbi, le PAM nouveau est arrivé…

Le PAM est un parti sorti autrefois du néant pour anéantir le PJD, avec un résultat néant, malgré son score aussi important que curieux aux élections de 2016. Il faut dire que le dopage prospère en politique sous nos cieux… Et alors qu’il plongeait irrémédiablement dans les abysses de l’oubli, voilà notre PAM qui aspire à renaître avec la candidature de Me Abdellatif Ouahbi pour le secrétariat général.

Fondé un jour de canicule de 2008 par Fouad Ali al Himma qui en a longtemps constitué le fondement puis représenté le fronton, le PAM est apparu sur la scène politique nationale avec une tare de naissance, de type lourd. Il a été pensé comme auberge espagnole des différentes idéologies, et aussi des anciennes oppositions repenties ou repentantes. Mais il a également accueilli des brebis égarées d’autres formations, puis des brebis égarées tout court avec des casiers judiciaires comme preuves de carrrières. Et l’ensemble a été présenté à une opinion publique médusée comme LE parti de la nouvelle ère, celui qui conjugue la Tradition avec la Modernité, celui qui mariera la démocratie avec l’Authenticité, celui qui contribuera à notre adhésion au monde démocratique et œuvrera à nous faire émerger, celui qui, celui qui…

Dès le départ, le PAM a été très mal perçu, et certains ont même osé le rapprochement avec le FDIC d’Ahmed Reda Guedira. Mais on dit que comparaison n’est pas raison, et elle peut même être oraison car bien que tout sépare le FDIC des glorieuses années 60 du PAM des curieuses années 2010, on sait ce que fut, ce que projetait et comment a fini le FDIC de feu Guedira.

Signe d’un parti qui tangue, en 10 ans d’existence, une demi-douzaine de secrétaires généraux se sont succédés à la tête du PAM, l’homme du bercail puis celui du sérail, qui a cédé la place à un troisième, puis un autre, homme d’intrigues, puis un suivant, intrigant et ainsi de suite… Le PAM aura brillamment réussi à se faire rejeter par l’opinion publique, malgré ses 102 députés qu’on n’entend presque jamais, ou alors bruyamment et confusément.

Et c’est là que Me Ouahbi est arrivé, sans stresser, avec sa gouaille et son bel oripeau… Défenseur de la veuve et de l’inévitable orphelin, homme d’éclats de rire et d’éclats tout court, volontiers adepte de l’humour et porteur d’une grande ambition longtemps tenue secrète, Me Abdellatif Ouahbi est pourtant et en dépit de cela un homme crédible. Il a organisé une petite sauterie médiatique pour annoncer sa flamme pour l’éthique et présenter son oriflamme politique, en vue de devenir chef. Il sera ce 7 février, au congrès du PAM, opposé au bon Docteur Biadillah, un homme qui fut ministre, gouverneur et… chef du PAM. Un homme terne materné au biberon makhzénien, un homme de l’  « ancien monde », car chez nous aussi, cette notion peut prospérer…

Ami de M. Benkirane, Me Ouahbi rappelle un peu les pratiques politiques de l’ancien chef du gouvernement. Sobriété calculée, férocité souriante, bagout maîtrisé, humeur bon enfant et humour grinçant… et voilà que l’avocat érudit et constitutionnaliste à ses heures perdues rassemble les militants en vue de son parti, enterre la hache de guerre avec le PJD, brandit le poing face au RNI, chante la vertu de la politique et déchante face au vice des politiques. Abdellatif Ouahbi plaît, et il le sait.

Avec Me Ouahbi, qui a toutes les chances d’être élu à la tête du PAM, ce parti serait renouvelé mais, machine électorale rouillée, il risque une sérieuse dérouillée aux scrutins de 2021 car comme pour un athlète dopé, le sevrage fera des ravages.

Aziz Boucetta

 

 



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