(Billet 288) – Ce Maroc qui aujourd’hui s’aime… Ce Maroc qui pour demain sème…

(Billet 288) – Ce Maroc qui aujourd’hui s’aime… Ce Maroc qui pour demain sème…

Il y aura un avant cette pandémie de coronavirus, et un après… et nous sommes aujourd’hui dans le « pendant », une période qui durera 15 jours, 20, 30, peut-être plus, sans doute moins… une période qui, soyons optimistes, pourrait faire oublier le « avant » et déterminer le « après ». Si nous savons y faire. En effet, le Maroc aura montré beaucoup de choses…

« Bien sûr, nous eûmes des ravages, vingt ans ici, ce n’est pas drôle… mille fois nous bavâmes de rage, maintes fois certains furent en taule… mais hommes et femmes se souviennent, dans cette nation sans trop d’espoir, des éclats des vieilles requêtes »… Jusqu’à la survenue de ce coronavirus, qui est en passe de changer notre perception sur nous-mêmes.

Soyons fiers de ce Maroc qui montre ses capacités d’action publique et de réactions citoyennes. En dépit des mouvements d’humeur des éternels râleurs, les gens s’accordent sur le fait que le gouvernement est vite monté à la manœuvre, avec les deux médecins que sont le chef du gouvernement et le ministre de la Santé en tête. Action, mobilisation, explications, communication, sensibilisation… l’Etat remplit son œuvre et, en dépit des moyens que nous n’avons pas, nous n’avons rien à envier à l’organisation de pays plus développés.

Pour la première fois de notre histoire récente, nous voyons le chef de l’Etat guider et orienter, puis se retirer pour laisser les autres accomplir leur tâche, sans arrêt et sans relâche, avec conscience et encore plus d’assurance, sans surenchère propagandiste ou servilité outrancière. Arrivés à leur limite, les services sanitaires vont recevoir l’assistance de l’armée, préparée dans la discrétion depuis longtemps avec des hôpitaux de campagne parsemés ici et là.

Concernant les moyens, le somptueux élan de solidarité fut constaté, dans son ampleur et sa vitesse. Les plus riches ont donné sans beaucoup compter ni trop calculer, les autres ont suivi sans ciller, et le public a appris et pris tout cela sans persifler. C’est nouveau car en général chez nous, la faille sociale entre gouvernants et gouvernés, entre riches et moins riches, est profonde et se creuse de jour en jour, avec une population saisie par la colère aux tripes et l’insulte rivée à la lippe. Aujourd’hui, l’élan est puissant, le fonds Covid-19 en est presque à 15 milliards de DH, et les dons se ramassent à la pelle, bien que plusieurs grosses fortunes manquent à l’appel !

Pour la première fois sans doute, l’opinion publique se sent protégée, confiante dans les annonces (de twitter au berrah de rue, en passant par les médias), respectant les consignes, agissant sur les réseaux. Les dirigeants dirigent, les communicateurs communiquent, les influenceurs influencent, les soignants soignent, et les Marocains assurent et se rassurent, reconnaissants même en étant stressés

Ne boudons pas notre plaisir… Le Maroc est un Etat presqu’aussi vieux que le Vieux Monde, et fort quand il le faut, quand il le veut… et il faut avoir une belle dose d’audace pour fermer ses frontières avec l’Espagne et la France, en premier, puis avec le monde en général. Nous avons figuré parmi les premières nations à rapatrier nos ressortissants de Wu Han en Chine, avant la France (point noir, la diplomatie de M. Bourita qui se montre inefficace à gérer sérieusement les Marocains coincés un peu partout…).

A partir de là, et maintenant que le Maroc a démontré ses capacités de mobilisation et montré ses moyens mobilisés, il est du parfait droit des populations de se montrer exigeantes, dès que le risque pandémique sera passé. Puisque quand l’Etat veut, l’Etat peut, le Marocain est en droit de ne plus se suffire de peu !

Merci donc, aux personnels soignants, en leur fonctions et qualités, pour l’abnégation… merci au roi d’être à la manœuvre… merci à MM. Elotmani, Aït Taleb, Amzazi, Hammouchi, etc pour l’action… merci à MM. Benjelloun, Akhannouch, Terrab pour les contributions… merci aux petites mains qui travaillent jour et nuit dans les commerces, les casernes, les administrations…

La pandémie ne fait que commencer chez nous, mais le Maroc montre qu’il peut être sérieux, qu’il peut être grand, qu’il est en mesure de refuser de rester petit. Semons cet espoir aujourd’hui, nous le retrouverons par temps pur demain. Et à défaut, nous savons maintenant que l’on peut l’exiger !

Aziz Boucetta



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