(Billet 593) – Votons !!

Aujourd’hui est le 8 septembre et le 8 septembre est la date retenue par le gouvernement pour nous appeler aux urnes, pour désigner nos futurs conseillers communaux et régionaux, nos futurs députés et, indirectement, nos futurs parlementaires conseillers à la Chambre du même nom. Ces lignes sont écrites à la première personne du pluriel car nous sommes concernés, tous, que nous votions ou non… mais il faut voter !
Oh certes, on peut arguer que « ma voix ne changera rien », et c’est entièrement vrai ! Mais prenons le raisonnement inverse et convenons que si un maximum de gens se rendent aux urnes, même en étant persuadés que leur voix personnelle ne servira à rien, le pays aura ainsi des millions de votes qui, isolés, sont certes « inutiles », mais additionnés, pourraient changer le cours de l’histoire de ce pays, ou du moins des cinq prochaines années… donc de l’histoire.
Plusieurs personnes pensent que « de toutes les façons, c’est le Roi qui dirige tout et que donc, mon vote n’influera sur rien et en rien »… On peut donner crédit à cette logique en scrutant la constitution : 19 articles consacrés à la Royauté, 27 au pouvoir législatif, 21 au pouvoir judiciaire, et 7 au gouvernement. Mais à y bien regarder, les deux contraintes posées au chef de l’Etat dans cette constitution changent tout : le Roi est tenu de choisir le chef du parti arrivé premier aux élections, et sans pouvoir par la suite le révoquer. L’immense avancée est là et il faut donc voter pour renforcer la classe politique, un renforcement qui se fait avec le temps. Ne pas voter est perdre encore plus de temps avant d’avoir de vrai(e)s politicien(ne)s… Et ce n’est pas la monarchie qui gère la voierie ou délivre des certificats communaux ou des autorisations de creuser un puits ou d’ouvrir une école, ou de planter un feu de signalisation,…
Il faut aussi voter, car que nous le fassions ou pas, des gens seront élus. Or, celles et ceux qui refusent de voter sont très majoritairement des personnes qui ne voient aucun intérêt dans l’opération électorale, pas plus qu’ils ne sont payés par quelqu’un ou intéressés de voter pour lui, pour une raison ou une autre. Aussi, plus nombreux serons-nous à aller voter et plus faibles seront les chances des véreux et des corrompus, des intéressés et autres gens de peu de scrupules qui disposent de leur clientèle électorale, qu’ils payent en attente de retour (monétaire) sur investissement !
Il faut, encore, voter, car nul ne disconviendra du fait que le Maroc de 2021 n’est pas celui de 2016, et encore moins celui de 2011, ou avant. De grands projets sont en voie d’être réalisés sur les plans économique et social, mais aussi politique, et à l’international, le royaume commence à rayonner. Il lui faut donc une classe politique à la hauteur de ses ambitions.
Un indicateur… de 2016 à 2021, le Maroc compte deux millions d’inscrits en plus et trois millions de primo-votants et ces centaines de milliers de nouveaux entrés dans la boucle électorale peuvent changer les choses, radicalement. Peut-être dans le bon sens en bouleversant la donne politique… ou dans le mauvais sens (s’ils ont été inscrits à l’insu de leur plein gré…), et il faut alors absolument voter pour réduire cette potentielle nuisance !
Dans tous les cas de figure, il est nécessaire de voter, ne serait-ce que pour se donner le droit moral de protester et contester ces cinq prochaines années car, admettons-le, quel poids moral aurait une personne qui ne s’est même pas donné 30 minutes pour voter, une fois tous les cinq ans ?
Votons pour l’un des très nombreux partis en compétition ou votons même blanc (ne rien cocher), mais votons !
Aziz Boucetta