Ouahbi alerte sur l’avenir des métiers juridiques face aux défis technologiques

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a souligné, mardi à Rabat, la nécessité de moderniser et d’adapter les professions judiciaires aux évolutions rapides induites par les technologies de l’intelligence artificielle (IA) et l’impact grandissant des réseaux sociaux sur le système juridique.
Intervenant à l’ouverture de la 11e édition de la Convention des juristes de la Méditerranée, M. Ouahbi a indiqué que le système judiciaire national est confronté à des défis majeurs qui requièrent une actualisation des modes de fonctionnement des professions juridiques et judiciaires traditionnelles, s’interrogeant sur la pérennité de certaines professions dans leur forme actuelle, à l’heure du développement des services numériques, comme les contrats électroniques et la notification digitale.
Le ministre a affirmé que l’évolution technologique rapide et l’utilisation croissante de l’IA soulèvent de sérieuses questions quant au rôle du notaire, de l’avocat, de l’huissier de justice, voire même du magistrat, dans une société marquée par une dynamique juridique numérique et une transformation du rapport du citoyen à la justice.
La justice marocaine traite chaque année près de cinq millions de dossiers, ce qui exerce une forte pression sur l’ensemble des acteurs du secteur, ce qui fait de la modernisation des outils de travail une priorité institutionnelle pour renforcer l’efficacité judiciaire et garantir un accès effectif à la justice, a-t-il relevé.
Le Maroc s’apprête à d’importantes mutations juridiques et judiciaires, notamment à l’approche des échéances d’envergure telles que l’organisation de la Coupe du monde 2030, qui ouvrira la voie à l’implication d’acteurs étrangers, tels que des entreprises, cabinets d’avocats et notaires, dans la dynamique économique et juridique nationale, a affirmé M. Ouahbi.
Dans ce sens, il a souligné que le système juridique doit être mieux outillé pour interagir avec des avocats, des dossiers et des tribunaux étrangers, notant que le Maroc est en voie de devenir un espace juridique international ouvert et mondialisé.
Organisé par la Fondation pour le droit continental, en partenariat avec le ministère de la Justice et l’ambassade de France au Maroc, cet événement réunit des experts en justice du pourtour méditerranéen autour de solutions pour une justice plus accessible, efficiente et innovante.
Les travaux de cette 11e édition s’articulent autour de plusieurs thématiques majeures, portant notamment sur l’évolution de la place du contrat dans les relations juridiques, le rôle des acteurs du droit dans les modes alternatifs de règlement des différends, la responsabilité des entreprises face aux enjeux durables et éthiques, ainsi que l’impact croissant de l’intelligence artificielle sur les pratiques juridiques.