UE/Maroc : Un premier pas vers la reconnaissance de l’intégrité territoriale du Maroc ?

« Le Royaume du Maroc et l’Union européenne viennent de clôturer avec succès, dans un esprit de partenariat et de compromis, les négociations relatives l’amendement de l’accord agricole qui lie les deux parties »… La déclaration est de Nasser Bourita, le ministre marocain de Affaires étrangères, qui ajoute et précise que « bien entendu, il ne s’agit pas d’un accord politique; mais d’un accord sectoriel, commercial et opérationnel. Il n’en demeure pas moins qu’il envoie des signaux forts et clairs ».
L’épisode vient clôturer tout un chapitre des relations et négociations avec l’espace européen, suite à des décisions de la Cour de justice qui œuvraient à distraire le Sahara de son Maroc et inversement. M. Bourita affirme que « [cet accord] s’inscrit dans la continuité et la philosophie de l’échange de lettre signé entre les deux parties en 2018 », auquel « l’économie générale du nouveau texte reste fidèle ».
Nasser Bourita déclare aussi que « les domaines commercial et agricole sont importants, certes, de par leur place dans l’économie du Royaume, mais notre Partenariat [avec l’Union européenne] s’étend aussi à un large éventail de domaines : politique, économique, social, environnemental, ainsi que les secteurs de la migration et de la mobilité, de la sécurité, du numérique et de la culture ».
Et donc, après cette avancée positive dans les relations entre les deux parties, « [Rabat et Bruxelles sont] désormais en mesure de déployer tout [leur] potentiel existant, qu’il s’agisse de préparer des échéances conjointes, ou de dynamiser [leurs] cadres politiques, comme le Conseil d’Association, et de jeter les bases d’un partenariat stratégique encore plus approfondi, qui guidera [leurs] relations pour les prochaines années ».
La dynamique de reconnaissance de la marocanité de nos provinces du Sud se poursuit et s’accélère. Après l’Espagne, l’Allemagne et la France, le Royaume-Uni est le plus récent des pays européens à aller dans le sens de la proposition marocaine d’autonomie, en plus bien évidemment de la quasi-totalité des pays du Vieux Continent. Le pas accompli par Bruxelles peut laisser présager d’une future reconnaissance formelle du Sahara marocain par les 27, et cette projection dans l’avenir diplomatique de l’UE et du Maroc se trouve dans le mot « désormais », qui laisse entendre qu’une réserve a été levée et que les deux parties peuvent maintenant vers ce partenariat stratégie, approfondi, et vers la conclusion d’un Conseil d’Association.
AB